Alors ce serait une histoire de frangins. De celle qui se décline au fil des cordes de guitare et des concerts, des grandes déroutes amoureuses et des rencontres qui bouleversent des vies. Une histoire de révoltes partagées très tôt et de fêtes qui se prolongent jusque tard. Ce serait donc une histoire de Volo – de Volovitch, un patronyme venu d’Ukraine – de deux voix fraternelles aux élégances singulières qui se répondent et se complètent, s’interrogent et se bousculent. Deux frères, donc, qui s’accordent pour interroger tout de go la marche du monde, des recoins de la vie intérieure aux vastes tumultes à venir. Avec lucidité, toujours ; humour et tendresse, surtout.
Pour Avec son frère, leur sixième album studio, Frédo Volo – qui fit notamment ses armes chez les Wriggles – et Olivier Volo regardent filer le temps et dressent en tandem leurs premiers bilans. Un brin ébahis, déjà, de se voir si juvéniles sur les caméscopes désormais relégués à la cave (« Jeune et beau »), presque surpris de se retrouver pères d’enfants à l’audace bashungienne (« Joséphine »), émus comme jamais lorsqu’il s’agit de faire des adieux à la maison des parents (« Disons ») et, quelque part, à la prime jeunesse soudain cataloguée en flopée floue de souvenirs (« Un peu beaucoup »).